Laissez-moi rafraîchir un instant vos pensées à défaut de l'air de ce mois de juillet. Fermez les yeux et souvenez-vous que vous avez déjà au chevilles les bracelets de Traou-la-fée.
Ramassez maintenant cette étoffe qui coule là-bas, au pied du glacier et nouez-la sur vos hanches, drapez-la sur votre buste ou jetez-la simplement sur une épaule en la laissant tomber le long de votre dos.
Accochez à votre cou, un collier de ces étranges emmeraudes glacées et parfumées que vous trouverez chez cette autre enchanteresse. Lorsque la chaleur menacera de vous engloutir, croquez-en une ! Une saveur glacée d'herbe fraîches éloignera les démons au souffle brûlant aussi sûrement qu'une puissante incantation.
Et maintenant plongez!
Le carton à chapeau est un ravissant objet, tombé en désuétude On en fait de très élégants fourre-tout
mercredi 19 juillet 2006
mardi 18 juillet 2006
Vocation et contes de fées
Aujourd'hui chez Traou on parlait de mer, de vagues, d'embruns, de marées. Dans un état proche de l'évaporation, nous devions tous rêver de posséder ces bracelets de froidure, rares et précieux talismans pour lesquels nous aurions allègrement vendu nos âmes surchauffées.
De commentaires en réponses on en est venu à évoquer des robes d'eau verte et des costumes d'écume dignes de Peau d'Âne.
Peau d'Âne... Je me demande si tout n'est pas parti de là, de mon conte de fées préféré.
Imaginez un instant ce que pourrait ressentir un tailleur qui aurait le pouvoir de dérouler quelques mètres de rayons de soleil pour en faire un jupon. De tailler dans un voile de pluie ou de carder quelques nuages pour en parer une princesse endormie.
*Soupir* Moi je l'imagine très bien...
Quand j'était petite, je passais toutes mes vacances d'été à la montagne. Mon frère et ma soeur étant bien plus âgés que moi, je me retrouvais souvent seule avec mes parents et j'avoue que les ballades (qui me manquent cruellement aujourd'hui) m'ennuyaient un peu. Pour me distraire j'imaginais des costumes taillés dans les matière que je rencontrais en chemin.
Je rêvais de jupes faites avec des cascades, d'étoffes aux reflets laiteux et irisés des eaux de glacier, de chauds manteaux de mélèze. Je voulais habiller de tout petits êtres avec les cloches des campanules, leur faire des cols médicis avec des ombelles ou des fleurs de sureau. Je voulais faire des trucs avec des cailloux, des champignons, des prés entiers, des feuillages de hêtre au printemps ou en automne.
Par extension il y eut des envie de robes-citrouilles, de nuisettes en coquelicot, de choses ondoyantes comme des champs sous le vent. Mais mon ambition la plus tenace était de cueillir la corolle d'un feu d'artifice (vous savez, ceux qui retombent en minuscules éteincelles vieil or sur fond de nuit noire) et d'en faire une crinoline pour la Dame aux Camélias, incarnée par Greta Garbo, rien de moins !
Un jour j'ai eu la chance de pouvoir essayer avec le fil et l'aiguille ce que la fée des Lilas avait fait d'un coup de baguette. Les trois robes de Peau d'Âne ! La robe couleur de soleil, la robe couleur de lune et la robe couleur du temps (dans le désordre). Je me suis amusée comme une folle, j'ai écumé le souk de Marrakech de fond en comble pour trouver le soleil et la lune et j'ai recrépis un atelier avec de la peinture sur soie pour obtenir quelques nuages dans un ciel radieux, une averse orageuse et un lever de soleil au bas de la robe couleur du temps.
Aujourd'hui une fée bretonne a prononcé les mots magiques qui ont ouvert la porte des souvenirs...
De commentaires en réponses on en est venu à évoquer des robes d'eau verte et des costumes d'écume dignes de Peau d'Âne.
Peau d'Âne... Je me demande si tout n'est pas parti de là, de mon conte de fées préféré.
Imaginez un instant ce que pourrait ressentir un tailleur qui aurait le pouvoir de dérouler quelques mètres de rayons de soleil pour en faire un jupon. De tailler dans un voile de pluie ou de carder quelques nuages pour en parer une princesse endormie.
*Soupir* Moi je l'imagine très bien...
Quand j'était petite, je passais toutes mes vacances d'été à la montagne. Mon frère et ma soeur étant bien plus âgés que moi, je me retrouvais souvent seule avec mes parents et j'avoue que les ballades (qui me manquent cruellement aujourd'hui) m'ennuyaient un peu. Pour me distraire j'imaginais des costumes taillés dans les matière que je rencontrais en chemin.
Je rêvais de jupes faites avec des cascades, d'étoffes aux reflets laiteux et irisés des eaux de glacier, de chauds manteaux de mélèze. Je voulais habiller de tout petits êtres avec les cloches des campanules, leur faire des cols médicis avec des ombelles ou des fleurs de sureau. Je voulais faire des trucs avec des cailloux, des champignons, des prés entiers, des feuillages de hêtre au printemps ou en automne.
Par extension il y eut des envie de robes-citrouilles, de nuisettes en coquelicot, de choses ondoyantes comme des champs sous le vent. Mais mon ambition la plus tenace était de cueillir la corolle d'un feu d'artifice (vous savez, ceux qui retombent en minuscules éteincelles vieil or sur fond de nuit noire) et d'en faire une crinoline pour la Dame aux Camélias, incarnée par Greta Garbo, rien de moins !
Un jour j'ai eu la chance de pouvoir essayer avec le fil et l'aiguille ce que la fée des Lilas avait fait d'un coup de baguette. Les trois robes de Peau d'Âne ! La robe couleur de soleil, la robe couleur de lune et la robe couleur du temps (dans le désordre). Je me suis amusée comme une folle, j'ai écumé le souk de Marrakech de fond en comble pour trouver le soleil et la lune et j'ai recrépis un atelier avec de la peinture sur soie pour obtenir quelques nuages dans un ciel radieux, une averse orageuse et un lever de soleil au bas de la robe couleur du temps.
Aujourd'hui une fée bretonne a prononcé les mots magiques qui ont ouvert la porte des souvenirs...
mercredi 12 juillet 2006
Une liste pour la collection de la Dame japonaise
Une liste musicale pour Sei Shônagon qui s'intitulerait "Ce qu'il convient d'écouter et en quelles circonstances"
En triant les paillettes d'un Kir Royal,
choisissez un savant mélange de
de et de
Si la tenue est destiné à quelque représentante de la gent faërique, immergez-vous dans l'intégrale de René Aubry
Mais si vous devez plonger les mains dans le cambouis historique, si tout particulièrement vous avez affaire à Louis le Quatorzième (qu'il soit de la première, deuxième ou troisième période ne change rien à l'affaire), il est indispensable d'opter implacablement pour
Eh ouais!
En triant les paillettes d'un Kir Royal,
choisissez un savant mélange de
de et de
Si la tenue est destiné à quelque représentante de la gent faërique, immergez-vous dans l'intégrale de René Aubry
Mais si vous devez plonger les mains dans le cambouis historique, si tout particulièrement vous avez affaire à Louis le Quatorzième (qu'il soit de la première, deuxième ou troisième période ne change rien à l'affaire), il est indispensable d'opter implacablement pour
Eh ouais!
Recyclage
"Ce Gabian est formidable !", me direz-vous. "Après le travail et les enfants, elle va nous parler d'écologie..."
Eh ben non, pas du tout, ça c'est ma soeur.
Moi, je vais vous parler d'un truc qui va en faire frémir plus d'une : comment recycler sa robe de mariée ! J'entends déjà hurler au sacrilège ce qui m'emplit d'une fourbe hilarité intérieure.
Vous savez, la meringue précieusement conservée dans du papier de soie au fond de l'armoire, que l'on transmettra à sa fille pour son mariage à elle (celles qui se sont mariées dans la robe de leur mère, levez le doigt, je tiens des comptes). Cette cascade de soie qui ne verra plus jamais la lumière du jour ou alors un bref instant, le temps de verser une larme émue en souvenir du plubôjourdelavie ! Ou pire : ces dentelles vouées à de terribles autodafés par Rupture et Divorce, les sinistres inquisiteurs.
Eh bien non! Je dis NON à l'austracisme de la robe de mariée au fond du placard !!! OUI il y a une vie après la cérémonie ! Robes de tous les greniers unissez-vous !
Prenons l'exemple de E. E fut, le jour de ses noces, radieuse au bras de M. dans un bustier de dentelle pourpre sur une jupe à bouillonnés de shantung aux reflets de rubis.
E a entendu l'appel de sa tenue qui n'aspirait qu'à retourner au bal. Mais E est une jeune femme moderne, scientifique, qui travaille, élève de riants bambins, entoure son époux de tendres attentions et ne fréquente pas les salons où l'on danse.
Que faire ?
La solution ? Parrainez une comtesse, une duchesse, que sais-je, même une marquise fera l'affaire.
C'est ainsi qu'Agathe Bois Clair dite "Mme de Montespan", arrière petite-fille de Louis le Quatorzième et de Madame de Montespan, future comtesse d'Evry a assorti cette toilette de soie rouge à une robe redingote de façonné gauffré noir changeant, gansée de passepoil cramoisi.
Madame Bois Clair de Montespan avait de son propre chef complété sa vêture par des détails finements choisis : tricorne de feutre orné d'autruche noire, éventail de dentelle, ombrelle de soie, bourse, le tout d'un goût exquis.
Je me suis même laissé dire que la fine mouche avait dissimulé dans les plis de sa redingote une manière de poche qui contenait dit-on, un crache-feu ! La rose a des épines, c'est bien connu...
Eh ben non, pas du tout, ça c'est ma soeur.
Moi, je vais vous parler d'un truc qui va en faire frémir plus d'une : comment recycler sa robe de mariée ! J'entends déjà hurler au sacrilège ce qui m'emplit d'une fourbe hilarité intérieure.
Vous savez, la meringue précieusement conservée dans du papier de soie au fond de l'armoire, que l'on transmettra à sa fille pour son mariage à elle (celles qui se sont mariées dans la robe de leur mère, levez le doigt, je tiens des comptes). Cette cascade de soie qui ne verra plus jamais la lumière du jour ou alors un bref instant, le temps de verser une larme émue en souvenir du plubôjourdelavie ! Ou pire : ces dentelles vouées à de terribles autodafés par Rupture et Divorce, les sinistres inquisiteurs.
Eh bien non! Je dis NON à l'austracisme de la robe de mariée au fond du placard !!! OUI il y a une vie après la cérémonie ! Robes de tous les greniers unissez-vous !
Prenons l'exemple de E. E fut, le jour de ses noces, radieuse au bras de M. dans un bustier de dentelle pourpre sur une jupe à bouillonnés de shantung aux reflets de rubis.
E a entendu l'appel de sa tenue qui n'aspirait qu'à retourner au bal. Mais E est une jeune femme moderne, scientifique, qui travaille, élève de riants bambins, entoure son époux de tendres attentions et ne fréquente pas les salons où l'on danse.
Que faire ?
La solution ? Parrainez une comtesse, une duchesse, que sais-je, même une marquise fera l'affaire.
C'est ainsi qu'Agathe Bois Clair dite "Mme de Montespan", arrière petite-fille de Louis le Quatorzième et de Madame de Montespan, future comtesse d'Evry a assorti cette toilette de soie rouge à une robe redingote de façonné gauffré noir changeant, gansée de passepoil cramoisi.
Madame Bois Clair de Montespan avait de son propre chef complété sa vêture par des détails finements choisis : tricorne de feutre orné d'autruche noire, éventail de dentelle, ombrelle de soie, bourse, le tout d'un goût exquis.
Je me suis même laissé dire que la fine mouche avait dissimulé dans les plis de sa redingote une manière de poche qui contenait dit-on, un crache-feu ! La rose a des épines, c'est bien connu...
Les habits neufs du Baron
Cet été, le sieur Gustave Alphonse Yves de la Côte, baron de Tarascon portera pour se rendre en la bonne ville de Richelieu son nouvel habit d'été.
Culotte en peau de buffle factice couleur tabac d'Espagne, veste de satin de Chine mordoré à motifs "Feuillage de bambou" tabac et mauve et enfin, justaucorps de lin outremer à double rang de boutons.
La maison espère que les étoffes choisies assureront le confort de Sa Baronie que ni vent, ni pluie, ni l'écrasante chaleur qui règne en ces journées de juillet ne retiennent en ses terres et qui part fièrement porter les couleurs de Tarascon à la pointe de la lame et à l'autre bout du royaume.
Pour sa plus grande gloire, remémorons-nous la devise du Baron : "Ne me sors point sans raison, ne me rentre point sans honneur !"
Nous vous laissons méditer cette impérissable maxime.
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