C'est presque comme partir en vacances. On se met en route de bon matin, on va rouler toute la journée.
Il y aura les pauses pour se dégourdir les jambes, le pic-nic, un peu de lassitude parfois : "Est-ce qu'on est presque arrivés ? Maman, quand on arrivera, ça sera la nuit ?" Oui.
L'idée les inquiète un peu, peut-être de savoir qu'ils dormiront à poing fermés et qu'ils la manqueront, cette arrivée. Moi, j'ai toujours aimé arriver la nuit. Ces lieux inconnus où l'on parvient à la nuit noire, soulagés, fourbus, on n'en découvre d'abord que le coeur lumineux et les figures amies qui vous y attendent. On rira demain de la disposition des lieux, de la taille de l'arbre à l'entrée du chemin, que la fatigue et l'obscurité nous ont fait voir tout autre.
Quand on arrivera, ça sera la nuit. Une nuit sans lune dont les phares de la voiture ne révèlent rien que quelques mètres d'asphalte.
Au bout du chemin, je verrai pour la première fois la masse noire de la maison. Demain sera bien assez tôt pour m'émerveiller de ses murs de pierres, ses chambres claires, du potager et du cerisier qui croule de perles rouges, des champs au soleil. Pour ce soir il y aura deux arches de lumière douce dans la façade noire et ses bras ouverts pour nous accueillir. Ses grands bras qu'il refermera enfin sur nous comme il clôt la porte de notre maison.
Tu me donne prèsque envie d'une maison, sauf que je préfèrerais des bras menus et de longues jambes...
RépondreSupprimer:-D prends les bras menus et les longues jambes. Pas besoin de mettre une maison autour, c'est agréable n'importe où !
RépondreSupprimerBelle arrivée, beau retour.
RépondreSupprimerPour longtemps ? Est-ce qu'il y a de la place pour un ours ?
RépondreSupprimerOh oui, Moukmouk ! Même deux ou trois. Tu es le bienvenu quand tu voudras. J'ai besoin d'un cours sur les oiseaux d'ici, je n'en reconnais aucun... A part les tourterelles, les rouge-gorge et les merles que j'ai retrouvé avec bonheur ! Ah si, les hirondelles, aussi. Mais bon, tous les autres, aucune idée !
RépondreSupprimerTu as su exprimer ici la poésie nocturne à la quelle je ne suis que très rarement sensible. Mon regard se transforme, merci.
RépondreSupprimerDe jour comme de nuit, à l'automne ou à l'été, il est beau ton porche et vaste ta maison, assez vaste pour une armée de fous. J'suis heureuse de vous savoir là-bas, même si les citrouilles ont remplacé les cerises, y'a toujours de la couleur dans son potager. Merci d'être vous.
RépondreSupprimerJ'ai déjà eu cette impression quand je suis allée pour la première fois chez mes grands-parents. On était partis de nuit, nous dormions tant bien que mal dans le toyota pas très confortable, et quand nous sommes arrivés dans le village mes parents ont dû demander leur chemin au seul habitant éveillé : le boulanger. Ils se sont garés dans le jardin qui n'était pas encore cette forêt vierge que mon grand-père aime à faire pousser, nous ont laissé dormir dans la voiture (à l'époque nous n'étions que trois filles) et ont sorti le matelas gonflable (qui ne se dégonflait pas encore) pour dormir sur la terrasse. Et c'est comme ça que ma grand-mère les a découverts en ouvrant les volets de la cuisine, quand le matin était plus avancé.
RépondreSupprimerDu moins c'est ainsi que je me rappelle l'anecdote, la réalité est certainement un peu différente mais cette version me convient. :o)
PS : j'ai l'impression qu'il préfère bien plus refermer ses bras que la porte d'entrée...
Eh Gabian, t'es morte...!? Que tu n'écris plus...! Non, t'es pas morte.... Rassure moi, quand même...!
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