"Ce Gabian est formidable !", me direz-vous. "Après le travail et les enfants, elle va nous parler d'écologie..."
Eh ben non, pas du tout, ça c'est
ma soeur.
Moi, je vais vous parler d'un truc qui va en faire frémir plus d'une : comment recycler sa robe de mariée ! J'entends déjà hurler au sacrilège ce qui m'emplit d'une fourbe hilarité intérieure.
Vous savez, la meringue précieusement conservée dans du papier de soie au fond de l'armoire, que l'on transmettra à sa fille pour son mariage à elle (celles qui se sont mariées dans la robe de leur mère, levez le doigt, je tiens des comptes). Cette cascade de soie qui ne verra plus jamais la lumière du jour ou alors un bref instant, le temps de verser une larme émue en souvenir du plubôjourdelavie ! Ou pire : ces dentelles vouées à de terribles autodafés par Rupture et Divorce, les sinistres inquisiteurs.
Eh bien non! Je dis NON à l'austracisme de la robe de mariée au fond du placard !!! OUI il y a une vie après la cérémonie ! Robes de tous les greniers unissez-vous !
Prenons l'exemple de E. E fut, le jour de ses noces, radieuse au bras de M. dans un bustier de dentelle pourpre sur une jupe à bouillonnés de shantung aux reflets de rubis.
E a entendu l'appel de sa tenue qui n'aspirait qu'à retourner au bal. Mais E est une jeune femme moderne, scientifique, qui travaille, élève de riants bambins, entoure son époux de tendres attentions et ne fréquente pas les salons où l'on danse.
Que faire ?
La solution ? Parrainez une comtesse, une duchesse, que sais-je, même une marquise fera l'affaire.

C'est ainsi qu'Agathe Bois Clair dite "Mme de Montespan", arrière petite-fille de Louis le Quatorzième et de Madame de Montespan, future comtesse d'Evry a assorti cette toilette de soie rouge à une robe redingote de façonné gauffré noir changeant, gansée de passepoil cramoisi.
Madame Bois Clair de Montespan avait de son propre chef complété sa vêture par des détails finements choisis : tricorne de feutre orné d'autruche noire, éventail de dentelle, ombrelle de soie, bourse, le tout d'un goût exquis.
Je me suis même laissé dire que la fine mouche avait dissimulé dans les plis de sa redingote une manière de poche qui contenait dit-on, un crache-feu ! La rose a des épines, c'est bien connu...